Commentse passe l'oral du concours infirmier ? Conseils et astuces pour réussir. Durant les 30 minutes de l'oral, les trois jurys (IFSI) posent des questions diverses: en moyenne entre 5 et 10 questions personnelles (aprés l'examen du sujet de culture sanitaire et social). Les jurys IFSI intérrogent les candidats au concours à partir d'une

Vous souhaitez travailler dans le domaine du paramĂ©dicale et de la santĂ©, vous ĂȘtes ĂągĂ© de plus de 17 ans et aimeriez vous sentir utile, optez pour la profession d' d'accĂ©der Ă  ce mĂ©tier il vous faut passer le concours d'entrĂ©e des Ă©coles spĂ©cialisĂ©es qui vous donnera accĂšs Ă  une formation en interne pour devenir aide de vous prĂ©parez Ă  ce concours, il vous est recommandĂ© de suivre une formation de 4 Ă  12 mois selon votre niveau et vos besoins. Cette formation vous aidera Ă  apprĂ©hender le concours Ă  l'Ă©cris et Ă  l'entretien formation aide soignante vous apportera les notions de bases que vous utiliserez lors de votre formation aprĂšs concours.
Lechoc, de voir que quelqu'un ait pu ressentir la mĂȘme Ă©preuve qu'elle, avait eu deux consĂ©quences immĂ©diate : - une relativisation de sa souffrance, car auparavant elle avait le sentiment d'ĂȘtre la plus rejetĂ©e sur terre. - la perception de la souffrance du Christ l'avait rapprochĂ© de celui-ci. Aujourd'hui elle pense vraiment qu'il est
Quand la cadre de son service a envoyĂ© un mail Ă  tout son personnel pour proposer une formation express en rĂ©animation pour les patients atteints de Covid-19, ClĂ©ment ThĂ©venon s’est tout de suite portĂ© volontaire. Durant la premiĂšre vague, cet infirmier au CHRU de Nancy avait dĂ©jĂ  prĂȘtĂ© main-forte.→ ENQUÊTE. Covid-19 ce que l’on sait sur ce virus qui intrigue toujours Je ne me suis jamais senti en difficultĂ© » On s’est tous pris une claque, tĂ©moigne ce soignant, pourtant habituĂ© aux remplacements dans diffĂ©rents services, de la gĂ©riatrie Ă  la cardiologie. La charge Ă©motionnelle Ă©tait forte, mais nous Ă©tions soudĂ©s. Je n’avais alors aucune formation en rĂ©a, juste un peu en soins intensifs, mais les Ă©quipes Ă©taient toujours mixĂ©es, avec des personnes plus expĂ©rimentĂ©es et des collĂšgues venus de Bordeaux et d’Arcachon en soutien. Je ne me suis jamais senti en difficultĂ©. »→ LES FAITS. Covid-19 le bilan s’alourdit en France, en attendant les effets du confinementÀ 25 ans, dont trois en exercice, il a pourtant ressenti le besoin de se poser pour se prĂ©parer calmement, de se rĂ©assurer ». Alors, vendredi 6 et samedi 7 novembre, au lieu de rejoindre le service des maladies infectieuses et tropicales, oĂč il est actuellement affectĂ© – et oĂč les lits Covid sont en forte augmentation –, il s’est rendu Ă  l’école d’infirmiers deux jours, une dizaine d’infirmiers y ont rĂ©visĂ© et acquis de nouvelles connaissances thĂ©oriques, Ă©thiques et pratiques sur la rĂ©animation des soins de nursing hygiĂšne, habillage
 Ă  l’intubation, en passant par la ventilation et le monitorage sur un mannequin capable de reproduire sons et rĂ©actions. Ces deux jours m’ont confortĂ© »Il n’existe pas de formation d’infirmier de rĂ©a, hormis pendant les deux ans de la spĂ©cialitĂ© anesthĂ©sie. On l’apprend d’ordinaire sur le terrain, progressivement, en cours d’emploi. Pour rĂ©pondre aux besoins du Covid, nous avons organisĂ© 18 sessions de ce type depuis mars, formĂ© 210 personnes, et cela va se poursuivre», explique Catherine Muller, directrice de l’école d’infirmiers anesthĂ©sistes. Ces deux jours m’ont confortĂ©, notamment en remettant de la thĂ©orie sur de la pratique, pour comprendre pourquoi on fait les choses, confirme ClĂ©ment. Oui, j’avais appris les bons gestes. Mais je saurai mieux rĂ©agir par moi-mĂȘme dĂ©sormais, sans chercher sans cesse la confirmation des collĂšgues, en cas d’évĂ©nements inhabituels. Je vais pouvoir gagner en autonomie. »→ EXPLICATION. Covid-19, le profil des patients en rĂ©animation se prĂ©ciseIl est vrai aussi que depuis la premiĂšre vague, les connaissances sur le Covid-19 se sont enrichies, concernant la prise en charge mĂ©dicale comme l’environnement des soins. Pour la dĂ©contamination, au dĂ©but, on utilisait les produits les plus puissants, puis nous sommes repassĂ©s Ă  des dĂ©tergents classiques, tout aussi efficaces, illustre ClĂ©ment. Pour l’habillage, de mĂȘme il n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre en scaphandre ! Ces connaissances permettent d’aborder la deuxiĂšme vague de façon plus sereine, mĂȘme si je sais aussi que les Ă©quipes sont encore fatiguĂ©es de la premiĂšre. Y voir plus clair, c’est dĂ©jĂ  beaucoup.»→ ANALYSE. Covid-19 la mĂ©decine de ville mieux intĂ©grĂ©e dans la prise en chargeCourte, la formation lui a aussi permis de rencontrer des professionnels et futurs diplĂŽmĂ©s de divers horizons, dans une grande bienveillance C’est comme si on s’attendait tous Ă  vivre bientĂŽt une nouvelle forte charge morale. Nous avons besoin d’ĂȘtre soudĂ©s. » ClĂ©ment ne sait pas encore s’il sera appelĂ© en rĂ©a, ni quand. Mais il se sent prĂȘt.

ÀNancy, les Ă©quipes de rĂ©animation sont appuyĂ©es par des infirmiers et infirmiĂšres venant d’autres services. ClĂ©ment ThĂ©venon, un infirmier

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Dansnotre pays qui, par certains cĂŽtĂ©s, est encore profondĂ©ment traditionnel, l’assistance sexuelle ne peut ĂȘtre exercĂ©e car elle est assimilĂ©e Ă  de la 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID hi3yTZmddoNZp_8CRHbWnP1K098nGftb3yMQN0ykbxOC_zjZDiu4DA== Bonjour Je suis auxiliaire de vie depuis 6 ans. Il y a 2 ans j'ai acquis mon diplĂŽme. Je souhaterai passer ma formation d'aide soignante en mode passerelle (formation + courte), comment financer la formation et comment ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© pendant la
Introduction 1 Si pendant longtemps, la qualitĂ© et la sĂ©curitĂ© des patients ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme essentiellement une affaire de connaissances et de compĂ©tences individuelles et notamment d’expertise mĂ©dicale, il est aujourd’hui admis et reconnu que l’organisation des services, des Ă©quipes, la capacitĂ© des acteurs Ă  travailler ensemble efficacement sont indispensables pour la qualitĂ© des actes mĂ©dicaux et des soins et la sĂ©curitĂ© des patients. Le Programme National SĂ©curitĂ© des Patients PNSP prĂ©sentĂ© le 14 fĂ©vrier 2013 par le MinistĂšre de la santĂ© cible particuliĂšrement les Ă©vĂ©nements indĂ©sirables graves EIG et le retour d’expĂ©riences ainsi que la notion d’équipe, de culture de sĂ©curitĂ© partagĂ©e et de formation. C’est ce premier Ă©lĂ©ment, la notion d’équipe, que nous souhaitons dĂ©velopper et qui nous semble le socle, pour agir sur les leviers de la qualitĂ© des soins que sont l’échange d’information et le partage des savoirs. En effet, la coordination des professionnels du secteur de la santĂ© autour du patient requiert une forte et constante collaboration Cordier, 2009. Ainsi le dossier du patient est conçu comme un outil non seulement de traçabilitĂ© mais Ă©galement comme un outil pluridisciplinaire permettant la concertation autour du patient. 2 Pour la Haute AutoritĂ© de SantĂ© HAS, l’équipe est un groupe de professionnels qui s’engagent Ă  travailler ensemble autour d’un projet commun centrĂ© sur le patient. L’équipe se compose de professionnels avec des compĂ©tences complĂ©mentaires dont le patient a besoin » [4]. Xyrichis et Ream 2008 proposent une dĂ©finition du travail en Ă©quipe de soins comme un processus dynamique impliquant deux professionnels du soin ou plus avec des connaissances complĂ©mentaires et des compĂ©tences, partageant des objectifs mĂ©dicaux et de soins communs et exerçant des efforts mentaux et physiques concertĂ©s en Ă©valuant et organisant les soins aux patients. Estryn-BĂ©har et Le Nezet 2006, prĂ©cisent une Ă©quipe n’est pas un simple cĂŽtoiement hiĂ©rarchique de personnes Ɠuvrant dans diffĂ©rentes disciplines pour dĂ©livrer des soins aux patients. Une Ă©quipe soignante est d’abord le fruit d’un fonctionnement collectif ». Ainsi nous souhaitons identifier les caractĂ©ristiques d’une bonne ou d’une vraie Ă©quipe, comprendre ce qui fait Ă©quipe notamment un projet commun centrĂ© sur le patient, partage des objectifs mĂ©dicaux et de soins communs et son fonctionnement. 3 L’étude porte donc sur l’équipe, son organisation et son fonctionnement ; ainsi nous nous interrogerons sur les caractĂ©ristiques de la bonne Ă©quipe » au sein de trois services de deux Ă©tablissements de santĂ© et verrons en quoi le travail d’équipe est diffĂ©rent. Les trois cas illustrent des situations de rĂ©ussites et d’échecs. L’objectif Ă©tant d’identifier ce qui fait Ă©quipe dans le but de dĂ©velopper le management des Ă©quipes de soins. AprĂšs la revue de littĂ©rature, nous prĂ©senterons la mĂ©thodologie de l’étude et les terrains de la recherche. Les rĂ©sultats ont portĂ© sur l’organisation des services, sur les relations entre les professionnels qui composent les Ă©quipes au sein des services. Nous discuterons ensuite les rĂ©sultats au regard du cadre d’analyse de l’étude. 1 – Le travail en Ă©quipe en Ă©tablissements de santĂ© quelle organisation ? 4 La revue de littĂ©rature sur les Ă©quipes et notamment dans le contexte hospitalier nous a conduits Ă  structurer des Ă©lĂ©ments de synthĂšse issus de notre problĂ©matique autour de quatre points l’équipe comme un collectif, le travail en Ă©quipe, gĂ©rer les interdĂ©pendances au sein du collectif ; le soutien et la confiance au sein de l’équipe. Enfin, nous nous intĂ©resserons au rĂŽle du cadre hospitalier en tant qu’animateur d’équipe. – L’équipe, un collectif, une communautĂ© ? 5 Les termes d’équipe soignante et de collectif soignant sont relativement Ă©quivalents. Pour Beaucourt et Louart 2011, dans les Ă©tablissements de santĂ©, les acteurs constituent en gĂ©nĂ©ral des collectifs soignants, c’est-Ă -dire des groupes de travail fonctionnels incluant une ou plusieurs catĂ©gories de professionnels au sein de la mĂȘme organisation. Une mĂȘme personne peut appartenir Ă  plusieurs collectifs. Si les liens sont forts, on observe un sentiment d’appartenance communautaire, qui s’exprime par des reprĂ©sentations communes de l’action collective Ă  travers ses buts ou ses valeurs ». La notion de communautĂ© est Ă©galement utilisĂ©e. Le travail en Ă©quipe consiste Ă  faire ensemble, entre membres d’une communautĂ© soignante Ă©largie, mais il s’agit aussi de collaborer, d’expliquer, de rendre compte, sans que les professionnels ne soient prĂ©parĂ©s Claveranne et Vinot, 2004. Le partage se dĂ©cline sous diffĂ©rentes formes de rĂ©unions groupe de parole, groupe interdisciplinaire, rĂ©union d’équipe, staff, mini staff, transmissions. Ces diffĂ©rents moments sont totalement institutionnalisĂ©s et bien balisĂ©s. En effet, il apparaĂźt que le travail d’équipe correspond Ă  un ensemble de cognitions, d’attitudes et de comportements inter-reliĂ©s contribuant aux processus dynamiques de l’activitĂ© » Hackman, 1990, p. 3. Comme l’indiquent Baret, Vinot et Dumas 2008, un repositionnement des mĂ©tiers traditionnels de l’hĂŽpital en mettant au cƓur la relation coordination », coopĂ©ration », collaboration » 
 s’impose aujourd’hui, dans la mesure oĂč tous expriment l’idĂ©e commune de mise en relation, de travail en commun lĂ  oĂč la spĂ©cialisation Ă©tait une des rĂ©fĂ©rences majeures Ă  la qualification des mĂ©tiers hospitaliers, l’exigence de coopĂ©ration a pris le pas ». Si la coopĂ©ration constitue l’une des valeurs centrales » de l’hĂŽpital, un modĂšle de bon fonctionnement » de l’institution Gonnet et Lucas, 2003, dans les faits, on observe de nombreux cloisonnements, particularismes, spĂ©cialisations. La coordination des membres au sein des Ă©quipes peut s’avĂ©rer difficile, coĂ»teuse et nĂ©cessitant des rĂšgles. ChĂ©dotel et Krohmer 2014, citent Pinto et ses coauteurs 1993 qui distinguent notamment deux niveaux des rĂšgles propres aux Ă©quipes soignantes certaines traversent les niveaux hiĂ©rarchiques rĂšgles organisationnelles, et d’autres guident localement l’équipe dans son action rĂšgles de l’équipe. Leur enquĂȘte qualitative met en Ă©vidence un lien positif entre les rĂšgles de l’équipe et la collaboration ; la dĂ©centralisation de rĂšgles organisationnelles gĂ©nĂ©riques permet aussi de rĂ©guler les comportements dans les Ă©quipes ». Les rĂšgles de fonctionnement et d’organisation du travail sont fondamentales pour garantir ces interdĂ©pendances et permettre l’échange d’informations d’ordre mĂ©dical, sur les soins, le comportement du patient. – Le travail d’équipe, gĂ©rer les interdĂ©pendances au sein du collectif 6 Wildman et ses coauteurs 2012 dressent la liste des caractĂ©ristiques d’une Ă©quipe et mettent au premier plan l’interdĂ©pendance des tĂąches, suivie du rĂŽle des membres, le leadership, la communication, la rĂ©partition de l’équipe dans l’espace, la durĂ©e de vie des Ă©quipes. L’interdĂ©pendance des tĂąches induit la dĂ©pendance des membres. Pour Schweyer 2010, les professionnels sont d’autant plus dĂ©pendants les uns des autres que le mouvement de spĂ©cialisation s’accentue et que les frontiĂšres entre spĂ©cialitĂ©s, autres professions de santĂ© et nouveaux mĂ©tiers » sont instables. La dĂ©lĂ©gation des compĂ©tences est aussi Ă  l’ordre du jour. Elle interroge directement l’identitĂ© des mĂ©decins et la dĂ©finition de leur vrai mĂ©tier », mais aussi celle des infirmiĂšres soucieuses d’ĂȘtre reconnues comme des partenaires Ă  part entiĂšre et non comme de simples exĂ©cutantes. Les aides-soignants AS, qui font le sale boulot » et que Arborio 2001 qualifie de personnel invisible, cherchent Ă  investir l’espace des relations avec les malades, au prix parfois d’une tension avec les infirmiĂšres. 7 L’organisation du travail des soignants est fortement dĂ©terminĂ©e par la place » du mĂ©decin au sein du service. O’Leary, Motensen et Woolley 2011 prĂ©sentent quatre interventions jugĂ©es efficaces pour amĂ©liorer le travail d’équipe Ă  l’hĂŽpital, sans toutefois les Ă©valuer la localisation des mĂ©decins affectĂ©s au sein des services plus de proximitĂ© physique et qui accroĂźt la frĂ©quence des interactions entre mĂ©decins et infirmiĂšres, des outils de communication tels que des formulaires d’objectifs de soins quotidiens et des checklists notamment pour les opĂ©rations chirurgicales qui permettent de structurer la discussion entre les membres de l’équipe, la formation au travail d’équipe sur la connaissance des principes du travail d’équipe, les attitudes favorables au travail d’équipe et la culture de sĂ©curitĂ©, les rĂ©unions interdisciplinaires, en particulier lorsque les Ă©quipes sont Ă©parpillĂ©es dans diffĂ©rents lieux. Le positionnement physique des mĂ©decins peut fortement dĂ©terminer l’activitĂ© des autres acteurs compte tenu des interdĂ©pendances nĂ©cessaires entre eux. 8 Dans leur Ă©tude sur les relations hiĂ©rarchiques dans les Ă©tablissements de santĂ©, Jounin et Wolf 2006, prĂ©cisent que les InfirmiĂšres DiplĂŽmĂ©es d’Etat IDE sont collectivement subordonnĂ©es aux consignes des mĂ©decins et organisent leur travail Ă  partir d’une sĂ©rie d’instructions issues du corps mĂ©dical ». Les auteurs poursuivent en analysant les relations IDE et AS qui sont de type dĂ©lĂ©gation. L’IDE dĂ©lĂšgue une partie de ses tĂąches Ă  l’AS, en retour l’AS est sous la responsabilitĂ© de l’IDE. L’IDE peut le faire » car les tĂąches de l’AS sont de son propre rĂŽle mais elle peut ainsi le commander » Jounin et Wolf, 2006, p. 118. Le rapport prĂ©cise que le degrĂ© d’acceptation des consignes donnĂ©es par les IDE varie selon les personnalitĂ©s des IDE et AS, selon les orientations et le style de gestion du cadre infirmier. La dĂ©lĂ©gation des tĂąches est une forme de dĂ©lĂ©gation oĂč aide et contrĂŽle sont Ă©troitement associĂ©s Douguet et Munoz, 2005. Acker 2012, s’est intĂ©ressĂ©e Ă  la redistribution des tĂąches entre AS et IDE, Praticien Hospitalier et IDE. Les AS sont de plus en plus associĂ©es Ă  la gestion des dossiers, des flux et peuvent seconder les IDE dans leurs tĂąches. Les IDE attendent des mĂ©decins une rĂ©activitĂ© plus grande pour ajuster une prescription par exemple ». Castra 2000 observe aussi une grande proximitĂ© entre IDE et mĂ©decins dans ces services en lien avec des objectifs partagĂ©s valeur centrale accordĂ©e au bien-ĂȘtre du malade. La coopĂ©ration se concrĂ©tise dans la collaboration entre les diffĂ©rentes catĂ©gories, laquelle vient redĂ©finir les frontiĂšres entre les professionnels division souple du travail, chevauchement des tĂąches, proximitĂ© IDE – AS Ă  travers le travail en binĂŽme marquĂ© ici par une moindre distinction des tĂąches, ce qui contribue Ă  revaloriser le travail de l’AS. Les rĂ©sultats confirment le besoin de coopĂ©ration, de mise en relation et de partage signalĂ©s par Baret, Vinot et Dumas 2008. Enfin des travaux ont mis en Ă©vidence les difficultĂ©s Ă  mener un travail d’équipe. Ainsi selon Estryn-Behar et le Nezet 2006, de nombreux handicaps rendent difficile un travail d’équipe de haut niveau la grande taille des Ă©quipes, le manque de familiaritĂ©, l’instabilitĂ© des soignants et des affectations, l’absence d’objectif commun sont des handicaps rĂ©currents dans les structures de soins classiques. Les auteurs soulignent Ă©galement l’impact de l’inadĂ©quation des locaux de travail ». – Le soutien, facteur de cohĂ©sion et de confiance au sein de l’équipe 9 Pour Langevin 2004 qui s’est intĂ©ressĂ© aux facteurs de performance des Ă©quipes du point de vue des managers pour diffĂ©rents types d’équipes, les facteurs informels sont jugĂ©s plus essentiels que les facteurs formels. Il montre ainsi que la clartĂ© des objectifs mais surtout les relations au sein de l’équipe marquĂ©es par la confiance et l’ambiance sont importantes. Pour Estryn-Behar et Le Nezet 2006, p. 12-13, le support de collĂšgues, de cadres et de mĂ©decins avec lesquels on a l’habitude de travailler rĂ©duit l’incertitude et les interruptions, car il permet la connaissance spĂ©cifique de l’utilisation des Ă©quipements et des particularitĂ©s des rĂ©ponses aux questions des patients souffrant d’une pathologie donnĂ©e. Le soutien et la solidaritĂ© sont des conditions favorables pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© et la sĂ©rĂ©nitĂ© des soignants, et la qualitĂ© du travail qu’ils rĂ©alisent ». Le Lan et Baubeau 2004, insistent Ă©galement sur le soutien apportĂ© La possibilitĂ© d’obtenir du soutien au sein du collectif de travail, voire Ă  l’extĂ©rieur, constitue un Ă©lĂ©ment susceptible de contrebalancer une charge mentale Ă©levĂ©e. L’aide apportĂ©e par la hiĂ©rarchie, le personnel mĂ©dical et les collĂšgues ainsi que la frĂ©quence des situations difficiles oĂč l’on est obligĂ© de se dĂ©brouiller seul, reflĂštent l’existence ou non de ce soutien ». Le comportement de soutien apparaĂźt dĂ©terminant au sein des collectifs soignants. Les travaux de Ruiller 2012, sur le soutien en contexte d’hĂŽpital entreprise » montrent l’importance de la composante socio-Ă©motionnelle et la co-existence d’un soutien professionnel » et d’un soutien Ă  la sphĂšre personnel » de l’individu, dont l’expression se fait par l’ouverture aux autres, par l’empathie et par la transmission d’émotions positives ». Enfin signalons que des travaux ont Ă©galement montrĂ© qu’un groupe trop soudĂ© peut ĂȘtre moins performant. Peneff 1992, et observe les pratiques de solidaritĂ©, de cohĂ©sion au sein d’un service d’urgences. Le travail collectif est facilitĂ© par la connaissance mutuelle des caractĂ©ristiques de chacun tempĂ©raments, compĂ©tences, prĂ©fĂ©rences. Toutefois la direction souhaite au contraire la rotation au sein des Ă©quipes pour Ă©viter la constitution de blocs trop soudĂ©s ». L’intensitĂ© de la coopĂ©ration au niveau du service referme le groupe sur lui-mĂȘme et dĂ©tourne des problĂšmes parallĂšles et de la recherche de solutions collectives Ă  des revendications gĂ©nĂ©rales ». – Le rĂŽle du cadre hospitalier, l’animateur de l’équipe ? 10 La crĂ©ation et le dĂ©veloppement d’un collectif sont le fruit d’un rĂ©el travail de la part de l’ensemble des membres de l’équipe et de l’encadrement de proximitĂ©. Pour Bourret 2012, et qui a Ă©tudiĂ© le rĂŽle du cadre de santĂ© L’activitĂ© des cadres est par nature un travail d’articulation
, de mise en relation des logiques, des groupes et des personnes ».[..] mais les rĂ©fĂ©rents de l’action ont changĂ© et leur activitĂ© est reconfigurĂ©e par les nouveaux modes d’organisation ». L’encadrement a une fonction de lien social, son rĂŽle ne consiste pas seulement Ă  relayer l’information, mais Ă  relier des hommes, des mondes sociaux de plus en plus Ă©clatĂ©s ». Si le cadre de santĂ© assure la gestion administrative, la gestion des flux de biens matĂ©riels et immatĂ©riels intĂ©grant les soins, les hommes et leurs compĂ©tences, les entrĂ©es et les sorties de patients, il a en plus un rĂŽle attendu de leader lui confĂ©rant dĂšs lors, une posture sensĂ©e ĂȘtre plus managĂ©riale que technique Dumas, Ruiller, 2013. Ainsi le cadre va circuler dans l’unitĂ©, passer d’une activitĂ© de lecture de dossier Ă  la vĂ©rification de la prĂ©sence de matĂ©riel, au tour des malades » dans leur chambre. La communication est construite dans le mouvement, dans les alĂ©as de la rencontre Ă  travers des parcours dans l’unitĂ©. Inversement la communication gĂ©nĂšre de nouveaux mouvements. MĂȘme lorsqu’il est immobile lors d’une activitĂ© staff, travail sur son poste informatique il est potentiellement mobile, n’importe quelle personne pouvant venir le dĂ©ranger » Bourret, 2004, p. 4. Dumas et Ruiller 2013 montrent que l’élargissement des rĂŽles du cadre est relatif Ă  son implication dans l’équipe et plus gĂ©nĂ©ralement, par rapport aux membres de l’institution et ce, en soulignant l’énergie permanente qu’il dĂ©ploie dans les dĂ©cloisonnements interprofessionnels, inter-statutaires et interpersonnels. Toutefois, l’alimentation des machines de gestion » au sens de Berry, 1983 bride l’exercice d’animation du collectif et par consĂ©quent, l’expression des savoirs faire communicationnels » des managers de proximitĂ© hospitaliers Detchessahar et GrĂ©vin, 2009. 2 – La mĂ©thodologie de la recherche 11 Dans le cadre d’une Ă©tude menĂ©e pour la Haute AutoritĂ© de la SantĂ©, sur le thĂšme Management, GRH et qualitĂ© des soins Ă  l’hĂŽpital, nous sommes intervenus dans un centre hospitalier CH, au sein d’un service de mĂ©decine interne MI de 58 lits, d’un service d’urgences et d’une unitĂ© d’hospitalisation de courte durĂ©e UHCD de 6 lits. Cette unitĂ© accueille, pour une durĂ©e de 24 Ă  48 heures, des patients provenant majoritairement du service d’urgences situĂ© Ă  proximitĂ©. Par ailleurs, nous sommes intervenus dans un autre Ă©tablissement, une clinique mutualiste CM au sein du service d’oncologie. Le recueil de donnĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© entre la fin de l’annĂ©e 2011 et le dĂ©but de l’annĂ©e 2012 au sein des 2 Ă©tablissements retenus. La mĂ©thodologie des cas multiples approfondis a Ă©tĂ© utilisĂ©e Yin, 1984. Parmi les six cas approfondis rĂ©alisĂ©s nous avons retenu trois cas de services qui prĂ©sentent des fonctionnements diffĂ©rents, notamment un service conflictuel, un service avec un fonctionnement vertueux et un service avec un fonctionnement perfectible. 12 La mĂ©thodologie adoptĂ©e dans le cadre de cette Ă©tude Ă©tait essentiellement qualitative et inductive. Notre questionnement repose sur les principes issus de grounded theory Glaser et Strauss, 1967. Cela veut dire que nous favorisons l’immersion dans le terrain pour reconstruire aprĂšs exploitation le modĂšle d’analyse. L’investigation de terrain a dĂ©butĂ© par une enquĂȘte exploratoire. Cette prĂ©-enquĂȘte reposait sur l’usage combinĂ© de deux techniques de recueil de donnĂ©es l’entretien et l’observation directe. Une premiĂšre sĂ©rie d’entretiens de 1 Ă  2 heures entiĂšrement retranscrits a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs des personnels de direction et d’encadrement supĂ©rieur plus particuliĂšrement concernĂ©s par les questions relatives Ă  la qualitĂ© et aux ressources humaines au sein de leur Ă©tablissement. Ces premiers entretiens avaient pour objectif de prendre connaissance du contexte de l’établissement organisation, spĂ©cificitĂ©s, Ă©volutions rĂ©centes, etc., de la politique d’amĂ©lioration de la qualitĂ© propre Ă  l’établissement, Ă  travers son expĂ©rience des procĂ©dures d’accrĂ©ditation et de certification achevĂ©es ou en cours. A la suite de ces premiĂšres entrevues, nous avons rĂ©alisĂ© des observations de nature exploratoire au sein des services. Les sĂ©quences d’observation ont Ă©tĂ© programmĂ©es de maniĂšre Ă  reconstituer in fine une semaine complĂšte d’activitĂ©, ce qui nous a conduits Ă  ĂȘtre prĂ©sents dans les lieux au cours des diffĂ©rents jours de la semaine, mais aussi le week-end et la nuit. Au total, ce sont prĂšs de 120 heures d’observation qui ont Ă©tĂ© ainsi rĂ©alisĂ©es au sein des services retenus. Ces premiĂšres observations Ă©taient assez larges et visaient principalement Ă  situer la nature du contexte Ă©tudiĂ© configurations spatiales et matĂ©rielles, modalitĂ©s de fonctionnement et d’organisation, etc., ainsi que l’activitĂ© quotidienne de l’unitĂ© contenu du travail, rĂ©partition des tĂąches entre les diffĂ©rentes catĂ©gories professionnelles, savoirs et savoir-faire mobilisĂ©s par les soignants, relations de travail, interactions des professionnels avec les malades et les familles, etc. Enfin des entretiens ciblĂ©s sur l’usage du dossier du patient durĂ©e moyenne de 1h15 – retranscrits ont Ă©tĂ© menĂ©s avec des volontaires appartenant aux diffĂ©rentes catĂ©gories professionnelles de l’équipe de soins. Tableau 1 Professionnels rencontrĂ©s en entretiens Professionnels rencontrĂ©s en entretiens 13 Les services sĂ©lectionnĂ©s durant notre approche exploratoire, outre les dimensions proprement organisationnelles composition du personnel, nombre de lits, horaires, etc., se singularisent par rapport au travail Ă  accomplir. Des services oĂč le rythme de travail est plus soutenu et oĂč le profil des patients relĂšve plutĂŽt d’un traitement ponctuel alors que d’autres services se caractĂ©risent par un rythme plus rĂ©gulier et oĂč le profil des patients conduit les membres du personnel Ă  adopter d’autres maniĂšres de procĂ©der aux soins. Les trois services que nous prĂ©sentons voir annexe 1 rĂ©pondent Ă  nos critĂšres de sĂ©lection dĂ©finis niveau de programmation de l’activitĂ©, place de la technique dans le soin, composition des Ă©quipes et diversitĂ© du profil des patients dans le but d’avoir des services relativement diffĂ©rents. 14 La rĂ©alisation des entretiens et des observations centrĂ©s sur les pratiques professionnelles et le fonctionnement quotidien des Ă©quipes de travail s’est appuyĂ©e sur plusieurs grilles de recueil des donnĂ©es guides d’entretien exploratoire et approfondi, grilles d’observation exploratoire et systĂ©matique. Les deux grilles exploratoires ont Ă©tĂ© construites Ă  partir de la revue de littĂ©rature Vega, 2000 et les deux grilles de recueil systĂ©matique et approfondi ont intĂ©grĂ©, en complĂ©ment de ces Ă©lĂ©ments, des items ayant Ă©mergĂ© au cours de la phase exploratoire. Ainsi les caractĂ©ristiques des Ă©quipes identifiĂ©es dans la revue de littĂ©rature sont la conception du soin partagĂ©e, les rĂšgles d’équipe et organisationnelles, la stabilitĂ© de l’équipe, l’interdĂ©pendance, le rĂŽle des membres, le rĂŽle du cadre de santĂ©, la communication, l’esprit d’équipe. L’ensemble des informations a donnĂ© lieu Ă  une exploitation de contenu thĂ©matique transversale aux 3 services Ă©tudiĂ©s dĂ©bouchant sur notre analyse de cas. 3 – Les rĂ©sultats de la recherche 15 Les donnĂ©es recueillies ont permis de caractĂ©riser l’organisation du service, d’identifier les relations de travail avec et entre les acteurs pĂ©riphĂ©riques les mĂ©decins, le cadre de santĂ©, les Ă©quipes soignantes centrĂ©es sur l’activitĂ© de travail et donc les modes de coordination tableau 2. Nous reprendrons ici les modes de coordination au sein des Ă©quipes, pour prĂ©senter les rĂ©sultats de l’analyse des caractĂ©ristiques du fonctionnement des Ă©quipes. Tableau 2 Organisation et modes de coordination au sein des services Organisation et modes de coordination au sein des services – Les modes de coopĂ©ration au sein des Ă©quipes 16 En MI, la rĂ©organisation du service et le doublement de la capacitĂ© en lits renforcent chez les soignants le sentiment de devoir travailler vite, d’ĂȘtre au chrono ». La coopĂ©ration peut ĂȘtre perçue comme impossible ou difficile dans un tel contexte oĂč les conditions de travail sont dĂ©gradĂ©es et en particulier le rythme de travail est accru. Par ailleurs une division du travail plus accentuĂ©e a rendu le partage des tĂąches entre IDE et AS potentiellement plus conflictuel. En journĂ©e, les IDE et AS travaillent sĂ©parĂ©ment et ne fonctionnent pas en binĂŽme. Elles estiment qu’un travail en binĂŽme impose d’avoir plus de personnel ou moins de patients. Les ASH et AS ne travaillent pas davantage en binĂŽme. J’essaie quand mĂȘme d’aller voir les AS mais bon, elles font ce qu’elles ont Ă  faire, on fait ce qu’on a Ă  faire » ASH. 17 Aux urgences du CH, les IDE et les AS travaillent en binĂŽme lorsqu’elles sont affectĂ©es Ă  l’accueil des patients. Le plus souvent l’accueil est assurĂ© par l’une ou l’autre de ces professionnelles en fonction de leurs disponibilitĂ©s respectives. Les autres tĂąches sont partagĂ©es entre les diffĂ©rentes catĂ©gories professionnelles. En revanche, les Ă©quipes ont la particularitĂ© d’ĂȘtre mutualisĂ©es entre l’UHCD et les urgences Ă  l’exception des mĂ©decins trois d’entre eux Ă©tant attitrĂ©s Ă  l’UHCD. Ainsi, les IDE alternent 6 semaines de travail en UHCD et 7 semaines aux urgences. Cette organisation permet des remplacements mutuels on est tous interchangeables » dit un agent Ă  ce propos. Ces modalitĂ©s semblent ĂȘtre apprĂ©ciĂ©es par l’ensemble des professionnels parce que cela Ă©vite de tomber dans la routine ». Par ailleurs, dans ce service, il n’existe pas d’équipe dĂ©diĂ©e au travail de nuit. Faute de volontaires, toutes les 6 semaines, les personnels doivent travailler 5 nuits au cours d’une pĂ©riode d’une quinzaine de jours. D’aprĂšs le chef de service, ce fonctionnement est positif car la routine de nuit est toxique pour les Ă©quipes » ambiance particuliĂšre, coupure avec l’équipe de jour, absence d’encadrement, etc.. Pour autant, cette alternance peut ĂȘtre vĂ©cue plus difficilement par les paramĂ©dicaux les nuits reviennent souvent », mĂȘme si ceux-ci en soulignent aussi les avantages on est plus souvent chez nous qu’au travail ». Ces spĂ©cificitĂ©s organisationnelles favorisent les pratiques de coopĂ©ration au sein de l’équipe Ă©largie. Les observations menĂ©es in situ dans le service conduisent Ă  souligner le caractĂšre habituel de ces pratiques. A cet Ă©gard, de nombreuses formes d’entraide informelle ont pu ĂȘtre repĂ©rĂ©es entre les personnels de deux unitĂ©s une nuit, une IDE de l’UHCD est, par exemple, venue solliciter ses collĂšgues des urgences pour l’aider Ă  prendre en charge un malade dont l’état s’aggravait. Ces formes de coopĂ©ration, Ă©voquĂ©es en termes de coups de main », s’observent Ă©galement au sein d’une mĂȘme unitĂ© par exemple, l’équipe de jour peut rester sur place un peu plus longtemps que le prĂ©voit le planning afin d’épauler l’équipe de nuit qui vient prendre la relĂšve ». Enfin, ces pratiques dĂ©passent les cloisonnements professionnels lorsqu’une IDE prĂ©pare le transfert d’un malade, la secrĂ©taire de l’UHCD peut se charger de photocopier le dossier du patient afin de l’avancer dans son travail. 18 A la CM, on note une proximitĂ© et une facilitĂ© d’échange entre les Ă©quipes, au sein des Ă©quipes, et entre Ă©quipe de soins et Ă©quipe mĂ©dicale. MĂȘme si c’est le mĂ©decin qui dĂ©cide, il fait participer tout le monde autour des notions de concertation, implication. Le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste contribue Ă  mettre en place au sein du service un mode organisationnel fondĂ© sur des mĂ©canismes de coordination coopĂ©rative, impliquant l’ensemble des Ă©quipes de soins. Ces Ă©quipes font preuve d’une vraie volontĂ© de partage des informations sur les patients, d’apprentissage et d’absence de rĂ©sistance Ă  la mise en place de programmes d’amĂ©lioration de la qualitĂ© des soins. Ces programmes s’appuient aussi sur l’engagement de la direction et notamment sur l’implication du CS afin de mobiliser toutes les Ă©quipes de soins. Il ressort de l’étude que l’avis du mĂ©decin tient compte de l’avis du patient, de la personne de confiance si le patient ne peut pas s’exprimer, de la famille du patient, des causes de la maladie, de l’état de santĂ© actuel, de l’avis du mĂ©decin rĂ©fĂ©rent, du mĂ©decin traitant, l’avis de l’équipe pluridisciplinaire assistante sociale, psychologue 
, soit un souci de chercher toutes les informations pour le bien du patient. 19 Au service de MI, l’absence d’un directeur des soins au sein de l’établissement a positionnĂ© le cadre de proximitĂ© comme responsable des problĂšmes organisationnels, ce qui a gĂ©nĂ©rĂ© de l’épuisement pouvant expliquer l’arrĂȘt maladie d’un cadre. Au plus fort du conflit, le personnel, le tiers du service, est descendu en dĂ©lĂ©gation voir le DRH et le directeur gĂ©nĂ©ral. Les cadres ont ressenti cela comme une trahison une des cadres Ă©tant d’ailleurs en arrĂȘt maladie depuis cette date. Pour la cadre en activitĂ©, c’était extrĂȘmement violent et ça s’est fait Ă  notre insu », c’était un mal-ĂȘtre Ă©vident parce qu’ils ont Ă©tĂ© traumatisĂ©s par ce qui s’est passĂ© ici, ce dĂ©mĂ©nagement s’est fait Ă  l’arrache ». Nous qualifions cette Ă©quipe de soins de dysfonctionnelle. 20 La coopĂ©ration entre les membres des Ă©quipes de l’UHCD et des urgences contribue Ă  entretenir un sentiment de satisfaction au travail au sein de l’équipe. Les diffĂ©rents professionnels des urgences expriment leur contentement Ă  exercer dans un service au sein duquel les soins sont variĂ©s et qui leur offre la possibilitĂ© d’ĂȘtre polyvalents ». D’ailleurs, selon la CS, tous ces agents ont choisi de venir travailler dans ce secteur et constate, de fait, qu’ ils sont heureux au travail ». L’ensemble des professionnels partagent Ă©galement le sentiment de faire du bon travail ». La qualitĂ© du travail produit par l’équipe est reconnue collectivement sur la base d’un certain nombre d’indicateurs communs. Ainsi, les professionnels soulignent que dans leur » service, l’accueil et l’évaluation des patients sont extrĂȘmement rapides, dĂšs le premier coup de sonnette », tout comme leur prise en charge, qui peut intervenir sans que ceux-ci n’aient eu besoin de patienter en salle d’attente. Les performances de leur service » sont rĂ©guliĂšrement comparĂ©es Ă  celles des autres services d’urgences du dĂ©partement et caractĂ©risĂ©es positivement. Nous qualifions cette Ă©quipe d’assez bonne Ă©quipe. 21 A la CM, les Ă©quipes sont composĂ©es d’une IDE, une AS, assistĂ©es d’une ASH en journĂ©e. Le travail en binĂŽme conduit Ă  s’aider et Ă  une forme d’enrichissement du travail. Le travail dans le service d’oncologie est motivant pour les AS le travail ici est plus intĂ©ressant par rapport aux soins de suite oĂč on fait un travail plus simple, ça fait un peu maison de repos ou gĂ©riatrie, les patients ne sont pas toujours agrĂ©ables. En plus, les IDE ne nous laissent pas faire certaines tĂąches. Ici au contraire, on peut aider les IDE » AS. De mĂȘme, les ASH ont une perception trĂšs positive de leur travail et sentent qu’elles contribuent au confort des patients et Ă  la qualitĂ© des soins. Toutes les ASH disent prĂ©fĂ©rer travailler dans les deux secteurs de l’oncologie C’est plus riche, on sent qu’on fait partie de l’équipe, on aide les patients pour se lever, changer de position, 
 ». Cette Ă©quipe peut ĂȘtre dĂ©signĂ©e comme la bonne Ă©quipe. – Le rĂŽle fĂ©dĂ©rateur du cadre de santĂ© et parfois du mĂ©decin 22 Au service de MI, la CS fait Ă©tat d’une perte de proximitĂ© entre elle et l’équipe et se donne pour mission de donner du sens au travail. La CS tente d’insuffler un esprit d’équipe alors mĂȘme que son apparent manque de moyens Ă  rĂ©soudre les problĂšmes tend Ă  gĂ©nĂ©rer des conflits internes. Sa capacitĂ© Ă  crĂ©er une dynamique de groupe est remise en cause. Avec l’aide de la cadre supĂ©rieure de santĂ©, elle tente de crĂ©er du lien entre les membres de l’équipe. 23 Au service des urgences, la CS cherche Ă  insuffler un mĂȘme esprit d’équipe mais se heurte Ă  des difficultĂ©s liĂ©es aux modalitĂ©s mĂȘmes de fonctionnement du service les personnels tournent » entre l’accueil des urgences et l’UHCD et alternent entre des pĂ©riodes de travail de nuit et de travail de jour parfois certains ne se voient pas durant un mois ». La CS a mis en place deux moyens pour tenter de dĂ©passer ces difficultĂ©s la participation obligatoire des professionnels - y compris sur leurs temps de repos - Ă  une rĂ©union de service programmĂ©e tous les deux mois ; et un cahier de transmissions entre professionnels. De plus, la CS - dont le bureau se situe Ă  proximitĂ© immĂ©diate de l’UHCD - se rend plusieurs fois par jour aux urgences et Ă  l’UHCD, notamment pour y faire le point sur l’état des lits », ce qui lui offre l’occasion d’ĂȘtre en contact direct avec l’ensemble des personnels de l’équipe. 24 A la CM, la CS joue un rĂŽle dĂ©terminant dans la mise en place de la dĂ©marche QualitĂ© dans le service d’oncologie. Par son implication, elle a rĂ©ussi Ă  fĂ©dĂ©rer tous les acteurs du service autour de la dĂ©marche et Ă  mettre la qualitĂ© des soins des patients et de leur confort, au centre de toutes les prĂ©occupations. Le personnel reconnaĂźt le rĂŽle de la CS comme levier principal de l’amĂ©lioration de la qualitĂ© et de l’organisation des activitĂ©s de soins. Elle est perçue plus comme une animatrice et consultante qu’un pur dĂ©cideur ou contrĂŽleur. L’implication de la CS se traduit par ses visites rĂ©guliĂšres dans le service, sa participation aux multiples rĂ©unions du service, ses rencontres avec le personnel, les patients et leurs familles. La CS assure le relais entre, d’une part, la Direction et la cellule QualitĂ©, et, d’autre part, le service d’oncologie. Elle mĂšne une fonction de coordination intra et inter services du parcours de cancĂ©rologie, ce qui lĂ©gitime la dĂ©marche QualitĂ© aux yeux des Ă©quipes mĂ©dicales et renforce leur motivation collective, tournĂ©e vers la recherche du bien-ĂȘtre des patients. 25 Le service de MI est conflictuel car l’organisation n’est pas acceptĂ©e par l’équipe des soignants et les mĂ©decins en place. Le fonctionnement du service des urgences est perfectible sur quelques caractĂ©ristiques Ă©tudiĂ©es plus de formalisation des outils/supports du travail en Ă©quipe et plus d’ouverture et de collaboration avec les autres unitĂ©s du CH, tout ceci permettant probablement d’amĂ©liorer la qualitĂ© des soins tout au long du parcours du patient et de dĂ©cloisonner les prises en charge. La principale diffĂ©rence entre l’équipe des urgences et l’équipe de la CM rĂ©side dans l’élargissement des rĂŽles du cadre, relatif Ă  son implication dans l’équipe. Le cadre de la CM dĂ©ploie une Ă©nergie permanente dans les dĂ©cloisonnements interprofessionnels, inter-statutaires et interpersonnels et donc au dĂ©veloppement d’un management intĂ©grateur. Tableau 3 Les trois situations de fonctionnement diffĂ©rentes Les trois situations de fonctionnement diffĂ©rentes 4 – Discussion 26 Nous poursuivons en discutant les rĂ©sultats autour de trois points la structuration des Ă©quipes et la rĂ©partition des tĂąches, la communication et la rĂ©duction des distances relationnelles, le rĂŽle mĂ©diateur du cadre de santĂ©. – La structuration des Ă©quipes et la rĂ©partition des tĂąches 27 L’analyse des cas Ă©tudiĂ©s fait ressortir que l’organisation du travail en Ă©quipe et les relations qui s’y exercent sont dĂ©terminĂ©es par l’organisation du service et le pouvoir mĂ©dical. Dans le modĂšle de la bonne Ă©quipe, le contrĂŽle hiĂ©rarchique est remplacĂ© par l’instauration d’une unitĂ© d’objectifs et de valeurs. L’implication des ASH est obtenue en leur accordant une part de responsabilitĂ©, en les faisant participer activement Ă  la prise de dĂ©cision, c’est-Ă -dire de façon gĂ©nĂ©rale, en enrichissant leur travail. Cette implication agit positivement sur la fonction d’utilitĂ© des ASH, en augmentant leur motivation, leur satisfaction et leur fiertĂ©. En agissant ainsi, le service d’oncologie limite les comportements nĂ©gatifs des agents, source de dysfonctionnements et de nombreux coĂ»ts liĂ©s Ă  la dĂ©motivation, peut s’assurer de leur coopĂ©ration, augmenter leur productivitĂ© et amĂ©liorer la qualitĂ© des soins. A l’inverse le manque de proximitĂ© perçu au service de MI peut ĂȘtre vu comme facteur de conflit et de non qualitĂ©. Ainsi comme l’évoque le rapport Gheorghiu et Moatty 2005, une division du travail plus accentuĂ©e a rendu dans de nombreux cas le partage des tĂąches entre IDE et AS potentiellement plus conflictuel ». Nos rĂ©sultats signalent que les reprĂ©sentations des rĂŽles notamment des mĂ©decins ne sont pas toujours adaptĂ©es ; le rĂŽle du mĂ©decin n’est pas d’encadrer ou d’ĂȘtre un leader mais son rĂŽle principal est de faire partager son expĂ©rience, son savoir, d’expliquer les prescriptions mĂ©dicales en analysant les dossiers des patients au cours de staffs et ainsi favoriser la proximitĂ© cognitive. L’approche par les rĂŽles permet l’analyse des comportements d’ajustement des acteurs dans des situations d’évolution de certaines attentes vis-Ă -vis des rĂŽles Burelier et Valette, 2006. Les infirmiĂšres et les AS rencontrĂ©es service de MI regrettent que les mĂ©decins expliquent moins leur projet thĂ©rapeutique qu’avant. Ce manque d’échange est mal perçu par les Ă©quipes, il constitue un facteur de cloisonnement entre mĂ©decin et soignants. Le rĂŽle du cadre de santĂ© est aussi souvent incompris par l’équipe et doit ĂȘtre lĂ©gitimĂ© MI. Wallick 2002 met en Ă©vidence que l’efficacitĂ© du cadre de santĂ© de proximitĂ© dĂ©pend significativement de l’engagement de la direction quant au dĂ©veloppement de ses compĂ©tences dans le plein exercice de ce rĂŽle de premier RH. – Communiquer pour donner du sens Ă  ce qui est fait 28 La comparaison des trois services illustre que plus la taille d’un service augmente doublement de la capacitĂ© en lits au service de MI et plus la cohĂ©sion est affaiblie si l’on ne retrouve pas de nouvelles formes de coopĂ©ration, plus de temps pour discuter West et al., 2002. Seules les transmissions orales, les staffs, les rĂ©unions de synthĂšse hebdomadaire mettent en relation les soignants. Par ailleurs les Ă©changes au sein de rĂ©seaux externes au service renforcent la cohĂ©sion du groupe en faisant intervenir des spĂ©cialistes psychologue
. C’est la conjonction de ces deux formes de proximitĂ© qui favorisera la coordination des comportements. Le dossier du patient et les informations qu’il contient sont supposĂ©s favoriser la communication entre les acteurs Dumas, Douguet et Munoz, 2012. Toutefois, c’est moins l’écrit que la communication qui se noue autour de l’écrit qui est important Detchessahar, 2003. Les Ă©changes se font principalement verbalement dans des cadres prĂ©cis et relativement formalisĂ©s transmissions, staffs,
. Ainsi, au service des urgences du CH, tout est dans le dossier, mais on a quand mĂȘme besoin, on ne peut pas enlever les transmissions orales » IDE. Si les rĂšgles dĂ©finies au sein des Ă©quipes offrent un cadre pour l’action, elles peuvent Ă©galement favoriser la perte de sens de l’action, notamment dans le cas d’un management absent et d’une absence de partage. A l’inverse, l’échange entre les personnes autour du partage des pratiques de soins favorise la responsabilisation. Les soignants discutent avant d’aller consulter les protocoles. Le doute ou les hĂ©sitations sont levĂ©s Ă  la consultation des protocoles. Les Ă©changes verbaux et cette proximitĂ© physique sont cruciaux. Si les protocoles disent comment on le fait, les Ă©changes avec les mĂ©decins apportent des Ă©lĂ©ments sur le pourquoi. C’est le pourquoi qui apporte du sens, qui donne du sens Ă  ce qui est fait. Le cas du CH illustre une rĂ©alitĂ© vĂ©cue par de nombreux services. Dans la pratique, chaque mĂ©decin a un mode de fonctionnement qui lui est propre. Il n’y a pas de coordination, ni de proximitĂ© cognitive dans leur fonctionnement et leur organisation. Les mĂ©decins recherchent plus la spĂ©cialisation et valorisent davantage le temps clinique que les temps d’échange et de coordination au sein des Ă©quipes soignantes. La cadre de santĂ© est interrogative sur la capacitĂ© des rĂšgles organisationnelles Ă  agir sur le comportement des mĂ©decins, qui sont tout comme les soignants convaincus que les changements dans l’organisation du service suppression de l’infirmiĂšre coordinatrice, taille
. et l’augmentation des tĂąches administratives codage diminuent leur temps mĂ©dical et par consĂ©quent ils n’adhĂšrent pas aux rĂšgles. Ces rĂ©sultats sont cohĂ©rents avec ceux de ChĂ©dotel et Krohmer 2014, selon lesquels si les rĂšgles ne sont pas suffisantes, jouent un rĂŽle dĂ©terminant la dĂ©finition d’une ligne directrice claire et partagĂ©e, la mise en place d’une structure facilitante et la rĂ©partition claire des rĂŽles ». La mutualisation d’équipes, le travail en binĂŽme, voire la prĂ©sence et l’implication plus rĂ©guliĂšres des mĂ©decins auprĂšs de l’équipe, correspondent Ă  des choix organisationnels et individuels qui ne peuvent fonctionner efficacement que si les conditions facilitantes sont prĂ©sentes. Nous avons constatĂ© que l’équipe ne fonctionne pas bien si de trop nombreuses contraintes exogĂšnes perturbent l’engagement collectif pour le patient. Ainsi, l’organisation ne doit pas ĂȘtre ressentie comme une contrainte tĂąches imposĂ©es, rĂ©unions jugĂ©es inutiles, ergonomie des lieux inadaptĂ©e,
. L’outil de rĂ©gulation peut ĂȘtre la mise en discussion du travail car la discussion permet au premier chef de restaurer les sens du travail » Detchessahar, 2013, p. 70. Un management de la discussion interviendra dans le cas d’une insuffisance du management de proximitĂ©, soit des cadres de santĂ©, Ă  rĂ©soudre les problĂšmes. Il doit permettre la rĂ©gulation conjointe de l’activitĂ© par une expression claire des difficultĂ©s et la nĂ©gociation de rĂšgles, la construction d’un compromis Beaucourt et Louart, 2011. Au service de MI, les difficultĂ©s et contraintes du service ont Ă©tĂ© discutĂ©es dans le cadre d’un groupe de travail qui avait pour objectif d’élaborer une charte de service. 29 Nous avons ainsi montrĂ© qu’une communication efficace qui contribue aux valeurs et Ă  la quĂȘte de sens passe par une taille d’organisation adaptĂ©e, un outil partagĂ© tel que le dossier du patient, des mĂ©decins qui participent Ă  la coordination par la communication au sein de l’équipe. – Le cadre de proximitĂ©, agent de mĂ©diation 30 Dans ce contexte, Ă  cĂŽtĂ© d’autres facteurs, le cadre de santĂ© participe Ă  la rĂ©gulation du fonctionnement des unitĂ©s de soins. La fonction intĂ©grative du cadre correspond Ă  ce que Crozier nomme le rĂŽle du marginal sĂ©cant Douguet et Munoz, 2005. Cette fonction peut faciliter la nĂ©gociation des rĂšgles entre diffĂ©rents acteurs. En effet, la fonction de cadre se dĂ©veloppe principalement dans la mĂ©diation. C’est le cas notamment des rĂ©unions, oĂč il peut prendre la parole pour dĂ©fendre un point de vue soignant, c’est lui Ă©galement qui va rappeler Ă  l’ordre certains mĂ©decins pour qu’ils se conforment aux rĂšgles dĂ©finies dans le service signer les prescriptions par exemple ; autant d’occasions pour dĂ©velopper son leadership et asseoir son autoritĂ©. Comme le souligne le rapport Gheorghiu et Moatty 2005 les positions de mĂ©diation et de contrĂŽle se sont multipliĂ©es avec l’apparition des CS, simultanĂ©ment avec le dĂ©veloppement des procĂ©dures de rĂ©gulation et de la coopĂ©ration directe les protocoles. La CS de la CM assure le relais entre, d’une part, la Direction et la cellule QualitĂ©, et, d’autre part, le service d’oncologie. Elle mĂšne une fonction de coordination intra et inter services du parcours de cancĂ©rologie, ce qui lĂ©gitime la dĂ©marche QualitĂ© aux yeux des Ă©quipes mĂ©dicales et renforce leur motivation collective, tournĂ©e vers la recherche du bien-ĂȘtre des patients. La nature des relations entre mĂ©decins et personnel soignant est marquĂ©e par le dĂ©veloppement du rĂŽle des cadres de santĂ©. Comme l’indique Nobre 1998, p. 137, cela se traduit par le remplacement d’un lien hiĂ©rarchique fort et empreint de paternalisme, par une relation de coopĂ©ration qui rĂ©duit les diffĂ©rences de statuts et remet en cause la sphĂšre mĂ©dicale ». Nous avons montrĂ© que le rĂŽle du cadre est de s’assurer de cette relation entre mĂ©decin et soignant, en agissant sur l’organisation du service, le respect de rĂšgles communes en particulier. Le cadre a plus qu’un rĂŽle de relais, il devient un organisateur. L’étude de Dumas et Ruiller 2013, p. 50 a montrĂ© que le cadre de proximitĂ© manager est avant tout celui qui va aider les collaborateurs dans la rĂ©alisation de leur travail. L’ activitĂ© managĂ©riale » correspond donc au soutien Ă  l’équipe et Ă  la reconnaissance »  Le cadre assure la vie du service par sa capacitĂ© d’écoute active, d’échanges permanents, d’entretien d’un climat relationnel positif et d’assurance de reconnaissance Ă  l’équipe collectivement et individuellement ». Son rĂŽle de leader rĂ©side donc dans sa compĂ©tence Ă  motiver, entraĂźner et assurer le dĂ©veloppement des personnes. Conclusion 31 Le milieu de l’hĂŽpital, tout au moins dans les grands Ă©tablissements, prĂ©fĂ©rerait la spĂ©cialisation et la haute compĂ©tence Ă  la transversalitĂ© et aux compĂ©tences de coordination. Or nous avons montrĂ© que ce maillage entre les mĂ©decins et les soignants est un facteur d’efficacitĂ© et de coordination des Ă©quipes mĂ©dicales et soignantes. Le travail d’équipe consiste Ă  adopter une bonne coordination qui passe par des proximitĂ©s nouvelles entre les membres dans le cadre de rĂšgles formelles de communication et par le respect de rĂšgles d’organisation par les acteurs. Cette coordination est l’affaire de tous mais avec un chef d’orchestre, Ă  savoir le cadre de santĂ© qui organise et gĂšre le travail. Selon l’architecture du service et l’éloignement des mĂ©decins, un mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste peut jouer ce rĂŽle pivot et assurer le maillage entre les mĂ©decins et les soignants. Des facteurs plus informels participent Ă  la construction de l’esprit d’équipe. Nos rĂ©sultats ont montrĂ© que le soutien apportĂ© entre collĂšgues favorise la confiance et l’ambiance au travail. Enfin nos rĂ©sultats mettent en Ă©vidence un certain nombre de points de vigilance et de tension, signes d’une dĂ©gradation du climat social et de l’esprit d’équipe, et de la qualitĂ© du travail d’équipe. Les cas Ă©tudiĂ©s ont soulevĂ© des problĂšmes, des Ă©checs de coopĂ©ration mais aussi des rĂ©ussites. Dans le cas de la CM, c’est l’apport d’une ressource telle que le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste qui a amĂ©liorĂ© l’organisation. La lĂ©gitimitĂ© du cadre en tant qu’apporteur de moyens et organisateur soutenu par la direction est un facteur moteur dans la dynamique d’équipe. Annexe 1 PrĂ©sentation des deux Ă©tablissements de l’étude 32 Le service investiguĂ© Ă  la clinique mutualiste CM 33 Le service d’oncologie est composĂ© de 17 lits rĂ©partis en 15 chambres, dont deux chambres avec 2 lits. Il est divisĂ© en deux secteurs le secteur 1 chambre 200 Ă  chambre 208 et le secteur 2 chambre 209 Ă  chambre 215, pas de chambre numĂ©rotĂ©e 213. Les deux secteurs ont Ă©tĂ© mis en place Ă  partir de janvier 2009, suite Ă  la rĂ©organisation du service, Ă  l’arrivĂ©e du mĂ©decin Ă  la crĂ©ation de l’hĂŽpital de semaine de chimiothĂ©rapie. Les Ă©quipes soignantes travaillent par sectorisation, une infirmiĂšre, une aide-soignante et un agent de services hospitaliers, par secteur et par tranche horaire. Le service emploie Ă©galement d’autres professionnels psychologues, assistante sociale, oncologues, etc. Des rĂ©unions hebdomadaires sont organisĂ©es afin de coordonner l’activitĂ© de l’ensemble du service. 34 Les services investiguĂ©s au Centre Hospitalier CH 35 Le service des urgences et l’UnitĂ© d’Hospitalisation de Courte DurĂ©e UHCD Les services SMUR-Urgences et UHCD font partie du pĂŽle plateau technique » de l’hĂŽpital. Les services SMUR-Urgences et UHCD sont placĂ©s sous la responsabilitĂ© d’un mĂȘme chef de service mĂ©decin et d’un mĂȘme cadre infirmier. L’équipe comprend 12 mĂ©decins, 20 IDE, 16 AS, 2 ASH, 2 secrĂ©taires mĂ©dicales et 3 adjointes administratives. Les personnels soignants sont communs Ă  l’UHCD et aux urgences, les uns et les autres tournent » entre les deux services sur des pĂ©riodes de quelques semaines. L’équipe ne comprend aucun personnel de nuit, chacun a l’obligation de travailler en alternance de jour et de nuit. Pour faciliter ce fonctionnement, il est prĂ©vu d’uniformiser les horaires des diffĂ©rents soignants sur des sĂ©quences de travail de 12 heures. 36 Le service de mĂ©decine interne MI fait partie du pĂŽle MĂ©decine interne, SSR pneumologie et soins palliatifs. Le point commun entre ces trois services est le soin. 37 Le service de mĂ©decine interne est un service jeune, créé dĂ©but 2008. Il rĂ©sulte de la fusion de deux unitĂ©s de 25 lits, chirurgie et obstĂ©trique, installĂ©es au rez-de-chaussĂ©e du bĂątiment et qui ont fermĂ©. Le service est dirigĂ© par un nouveau chef de service le responsable d’unitĂ© de soins. Quelques lits du service de mĂ©decine interne sont dĂ©diĂ©s aux autres services du pĂŽle. Le service compte de 50 Ă  54 lits, plus 2 lits supplĂ©mentaires. Il accueille des poly-pathologies et recrute par les urgences 80 Ă  90&xA0;% des entrĂ©es et les entrĂ©es programmĂ©es. Compte tenu du territoire et de son activitĂ©, le service accueille des patients en majoritĂ© d’ñges Ă©levĂ©s, malgrĂ© l’existence d’un service de mĂ©decine gĂ©riatrique. Il comprend 6 mĂ©decins, 2 cadres ; 17 IDE dont 15 ont un TP Ă  80&xA0;% ; 27 AS ; 5 ASH ; 3 secrĂ©taires. Pour le personnel soignant, le roulement se fait Ă  la journĂ©e matin et aprĂšs-midi. Le personnel de nuit est volontaire, au moins pour les titulaires. RĂ©fĂ©rences bibliographiques Acker F. 2012, Les infirmiĂšres hospitaliĂšres. Une segmentation du travail, une diversification des emplois et mĂ©tiers, Revue Sociologie SantĂ©, n° 23, p. 57-76. Arborio 2001, Les aides-soignantes Ă  l’hĂŽpital un travail invisible, Ed Syrios. 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surles bĂ©nĂ©fices pour chacun des protagonistes, en particulier pour le soignant et le soignĂ©. La relation soignant-soignĂ© participe du soin via l’alliance thĂ©rapeutique. Cependant, l’alliance thĂ©rapeutique, par son origine psychanalytique ne correspond pas au lien que je souhaite explorer. Une alliance fait rĂ©fĂ©rence Ă  un accord Le fantasme de l'infirmiĂšre perdure... au grand dam de celle-ci, peu formĂ©e Ă  gĂ©rer les manifestations dĂ©bordantes de la sexualitĂ© de leurs patients. C'est la conclusion d'une Ă©tude menĂ©e en janvier 2013 par Alain Giami, directeur de recherche Ă  l'Inserm. Comment rĂ©agir lorsque la sexualitĂ© des patients s'exprime ? Cette question, les infirmiĂšres y sont rĂ©guliĂšrement confrontĂ©es lorsque des soins intimes entraĂźnent d'inĂ©vitables rĂ©actions sexuelles ou que certains patients dĂ©passent les bornes de la pudeur. Et elle a Ă©tĂ© l'objet de l'Ă©tude menĂ©e entre 2007 et 2008 sur 64 infirmiĂšres et soignants travaillant dans des services de cancĂ©rologie, et intitulĂ©e "La place de la sexualitĂ© dans le travail infirmier", l'Ă©rotisation de la relation de soins et publiĂ©e en janvier 2013 dans la revue Sociologie du travail. La figure de l'infirmiĂšre demeure ambivalente, Ă  la fois image emblĂ©matique du dĂ©vouement mais Ă©galement fantasme sexuel largement relayĂ© par la pornographie. Ce dernier point a longtemps freinĂ© l'implication de cette profession dans la mĂ©decine sexuelle, parce qu'elle ne souhaitait pas prĂȘter le flanc aux idĂ©es reçues. Mais aujourd'hui, les infirmiĂšres tentent d’inclure la sexualitĂ© dans leurs pratiques, en dĂ©pit de rĂ©sistances d'ordre professionnel ou parfois personnel. Alain Giami, devant le peu d'Ă©tudes existantes, a souhaitĂ© approfondir les connaissances en la matiĂšre. Ses investigations psychosociologiques ont permis d'Ă©tudier en quoi consistait la "sexualitĂ©" des patients dans le cadre des soins et comment les infirmiĂšres s'en arrangeaient. Un premier paradoxe se dĂ©gage de l'analyse des entretiens que les chercheurs ont eus avec les 64 infirmiĂšres. Si elles dĂ©crivent globalement la sexualitĂ© comme positive et importante pour la qualitĂ© de vie, la sexualitĂ© devient parfois problĂ©matique dans le cadre professionnel. "La sexualitĂ© devient taboue, interdite, dĂ©placĂ©e voire obscĂšne, rendant la communication difïŹcile entre patients et soignants", commente Alain Giami dans l'Ă©tude. Elle peut alors entraver les soins prodiguĂ©s. Quand la sexualitĂ© crĂ©e la connivence Certaines infirmiĂšres dĂ©crivent des contextes oĂč l'Ă©rotisation crĂ©e une complicitĂ© elles Ă©voquent des compliments, comme "ah, il n'y a que des top models dans l'Ă©quipe", des mots qui dĂ©tendent et qui font sourire... L'intimitĂ© physique qui se noue lorsqu'elles lavent leurs patients est rendue plus facile par cette connivence qui peut aller jusqu'Ă  des marques de tendresse, notamment avec les patients jeunes ou ĂągĂ©s. C'est finalement le ressenti qui est essentiel "le sexuel reste ce qui est considĂ©rĂ© comme sexuel par les acteurs de la situation". Et la dĂ©sexualisation des actes s'acquiert avec l'expĂ©rience, autorisant une plus grande proximitĂ© avec le patient. L'Ă©rotisation considĂ©rĂ©e de cette maniĂšre facilite la relation, allĂšge la charge de travail et donne une part d'humanitĂ© supplĂ©mentaire Ă  cette relation de soins. A la condition que certaines limites ne soient pas franchies et que la soignante conserve un recul professionnel. MĂ©dicalisation ou humour pour banaliser l'Ă©rection Autre situation potentiellement plus gĂȘnante la survenue d'une Ă©rection lors des soins. Elle est excusĂ©e lorsqu'elle est involontaire ou accidentelle. Une infirmiĂšre cite ainsi une Ă©rection rĂ©flexe lors de la pose d'un Ă©tui pĂ©nien pour rĂ©cupĂ©rer les urines, qu'elle avait excusĂ©e d'un sourire et d'un commentaire "ne vous inquiĂ©tez pas, prenez votre temps". Le fait de replacer la survenue de ce rĂ©flexe sexuel lui ĂŽte sa valeur Ă©rotique et le banalise. L'humour apporte une aide non nĂ©gligeable "C'est dĂ©jĂ  arrivĂ©, quand vous faites un rasage, qu'un homme ait une Ă©rection
 Cela passe avec un truc "con" il est en forme aujourd'hui !", raconte ainsi une infirmiĂšre. Certains patients psychiatriques ont des dĂ©lires Ă©rotiques et des patients souffrant de maladie d'Alzheimer ou de cancers cĂ©rĂ©braux les dĂ©sinhibant peuvent avoir des mains baladeuses ou des propos dĂ©placĂ©s. Ces incidents sont pardonnĂ©s dĂšs lorsqu'ils sont replacĂ©s dans le contexte mĂ©dical. RĂ©agir aux situations humiliantes Le harcĂšlement sexuel n'a rien Ă  voir avec un dĂ©rapage. Il est impossible pour les infirmiĂšres d'excuser des gestes ou des mots s'ils ne sont pas volontaires ou expliquĂ©s par la maladie. "Il apparaĂźt une Ă©quivalence entre Ă©rotisation involontaire/excusable et sexualisation volontaire/condamnable", expliquent les auteurs de l’étude. Par exemple, certains patients, quasi exclusivement des hommes, restent volontairement nus sur leur lit, dans leur chambre voire dans les couloirs hospitaliers. D'autres se masturbent, dans leur lit ou au cours d'un soin. Une infirmiĂšre prend l'exemple d'un patient, surnommĂ© le "gros cochon" "Il s'est carrĂ©ment branlĂ© quand une collĂšgue lui massait le dos... Plus personne ne voulait rentrer dans la chambre !". "Ces deux types de conduite exhibitionnisme et masturbation en public sont considĂ©rĂ©s comme des dĂ©viations au regard des scenarios culturels de la sexualitĂ© normale", analyse Alain Giami. Et la perversion n'est pas explicable par une maladie. Les avances insistantes, les blagues vulgaires, les gestes dĂ©placĂ©s et les demandes de service sexuel masturbation ou fellation heurtent Ă©galement les infirmiĂšres. "Quand j'Ă©tais Ă©tudiante, il y en a un qui m'a carrĂ©ment demandĂ© de lui faire une petite gĂąterie", illustre une infirmiĂšre. Une autre raconte qu'un de ses patients "pervers pĂ©pĂšres" regardait un film porno durant les soins. Des situations vĂ©cues pĂ©niblement ou avec humiliation
 auxquelles elles ne sont pas prĂ©parĂ©es. Elles cherchent toutefois Ă  mieux les comprendre et Ă  trouver leurs raisons d'ĂȘtre, comme le symptĂŽme d'un manque, par le fait que ces malades veulent se prouver qu'ils sont encore des hommes malgrĂ© le cancer, qu'ils se prouvent qu'ils sont encore sĂ©duisants ou qu’'ils masquent ainsi leurs angoisses. Pour faire face Ă  ces situations, les infirmiĂšres tentent de rester ni trop Ă©loignĂ©es afin de rester empathiques et attentives aux besoins du patient, ni trop proches pour rester maĂźtresses de leurs Ă©motions. Elles adoptent Ă©galement certaines rĂšgles ne pas porter de tenues provocantes, utiliser des gants pour tout contact intime, porter un regard clinique sur le corps du patient, ne jamais parler de soi ou de sa vie privĂ©e, "recadrer" le patient s'il dĂ©rape en lui rappelant la place de chacun dans la relation de soin, l'Ă©viter ou passer moins de temps avec lui, ne pas faire de soin seule, discuter des situations posant problĂšme avec l'Ă©quipe. "Les infirmiĂšres manquent de formation sur les questions de sexualitĂ© qui apparaissent dans la relation de soins", concluent les auteurs. Si certaines situations peuvent faciliter la relation et les soins, d'autres plus gĂȘnantes demanderaient des recommandations professionnelles qui font Ă  l'heure actuelle dĂ©faut. Pour ne manquer aucune info santĂ©, abonnez-vous Ă  notre newsletter !
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